Les forêts réunionnaises en chiffres

Surfaces des forêts et espaces naturels boisés

Autrefois, la forêt occupait la majorité du territoire de l’île. Sous la pression des hommes, elle a cédé place aux terres agricoles et aux zones urbanisées dans les bas. Les fortes pentes et l’altitude ont permis à la forêt des hauts d’être mieux préservée. Aujourd’hui, d’après l’Institut National Géographique (IGN), La Réunion est couverte par 134 486 ha de formations boisées, soit 54 % du territoire de l’île. D’après un consensus international, les forêts sont définies comme des zones boisées :

  • larges de plus de 20 mètres,
  • d’une surface supérieure à 0.5 hectares,
  • occupées à plus de 10 % par des arbres de plus de 5 mètres de haut.

Ainsi cette surface définie par l’IGN peut être subdivisée en différents types d’espaces forestiers, où les forêts occupent 97 047 ha. Les 37 439 ha restants correspondant à des espaces naturels ou anthropisés présentants un couvert d’arbre mais ne répondant pas à cette définition, comme les zones de végétation arbustive d’altitude, trop basse pour être qualifiée de forêt.

Une autre analyse basée sur une étude des photographies aériennes, menée par la DAAF en 2016 et actualisée régulièrement, permet de définir qu’en 2023, La Réunion est couverte par 94 345 ha de forêt, ce qui représente 38 % de la surface de l’île. Ce chiffre se rapproche des 97 047 ha de forêt définis par l’IGN, qui représentent 39 % de l’île. Ces deux surfaces, définies par des approches différentes ayant chacune leurs sources d’imprécisions, se recoupent à 85 %.

Forêt publique et forêt privée

Les forêts et espaces naturels boisés de La Réunion présentent différents statuts fonciers. Contrairement à la moyenne française où les forêts privées représentent les 3/4 des forêts métropolitaines, les 3/4 des espaces forestiers réunionnais sont publics. Le territoire forestier public, géré par l’Office National des Forêts, est de près de 102 000 ha, soit 40 % du territoire, départemento-domanial pour plus de 90 %, et communal, départemental, régional, domanial, ou acquis par le conservatoire du littoral pour le reste. L’ensemble de ce territoire soumis au régime forestier est principalement occupé par de la forêt au sens de sa définition internationale (voir plus haut), mais pas seulement : d’autres espaces naturels comme l’enclos du volcan, le sommet du Piton des Neiges, la Roche Écrite ou les parties non boisées de Mafate font également partie du domaine géré par l’ONF. 85 % de ce domaine est en cœur du Parc National de La Réunion.

Ainsi, couplé à une analyse cadastrale, les 94 345 ha de forêt identifiée sont :

  • Pour 60 876 ha de la forêt publique, soit 68 % de la surface forestière totale et 25 % de la surface de l’île, située majoritairement dans les hauts, au cœur de l’île.
  • Pour 28 261 ha de la forêt privée, soit 30 % de la surface forestière totale et 11 % de la surface de l’île, située principalement dans les pentes, en périphérie de la forêt publique.
  • Les 2 % de forêt restant correspondent à des zones hors cadastre (ravines et autres terres sans propriétaire identifié au cadastre).

Les différents types de forêts et la production de bois

La forêt réunionnaise, au sens de la définition donnée plus haut, est elle-même multiple, et composée de différents peuplements forestiers. On y retrouve des peuplements composés d’essences indigènes, comme les tamarinaies (forêts de Tamarin des hauts, présent uniquement à La Réunion), ou les forêts de bois de couleur comprenant de très nombreuses espèces indigènes comme le petit natte, grand natte, benjoin, etc. Des espèces exotiques, introduites volontairement ou non, occupent également une partie de cette forêt. Certaines sont envahissantes, comme l’acacia, traditionnellement utilisé comme bois de chauffe, d’autres non, comme le cryptomeria.

A La Réunion, les principales essences exploitées sont le cryptomeria et le tamarin pour le bois d’œuvre (utilisation en bois de charpente ou d’ébénisterie par exemple), dont les chutes ou les bois d’éclaircie peuvent être également utilisés comme bois énergie (plaquette destinée à la combustion). Les fourrés d’acacia sont une des sources principales de bois énergie.

Actuellement, la grande majorité des forêts destinées à la production sont situées en forêt publique. D’après le DRASRA, les surfaces de forêt publique selon les différentes essences sont les suivantes :

  • Cryptomeria (Cryptomeria japonica) : 1 970 ha, soit 2% des forêts de l’île, dont 1 785 ha avec un enjeu de production (l’inventaire plus spécifique du plan cryptomeria de l’ONF annonce 1 493 ha de peuplements de cryptomeria pour 1 086 ha en production).
  • Tamarin (Acacia heterophylla) : 1 990 ha destinés à la production soit 2.1% des forêts (1 443 ha selon le plan tamarin). Il ne s’agit que des peuplements traditionnellement exploités, en effet des tamarinaies naturelles sont également présentes sur l’île, mais non considérées comme des forêts de production.
  • Acacia (Acacia mearnsii) : 595 ha soit 0.6 % des forêts dont 530 ha avec un objectif de production.
  • Filaos (3 espèces différentes) : 1 735 ha, dont 165 ha avec un objectif de production.

La surface de forêt en production publique est donc comprise entre 4 et 5 000 ha, soit 4 à 5 % des forêts de l’île.


Partager la page